Club / Bateau Undersea Hunter
Y aller Organisation directe avec le bateau.
Vol Paris-Madrid-San José 
Décalage -7h
Meilleure période Tout l'année
Type de plongée Tombant, dans le bleu
Points forts Pélagiques.
Points faibles Loin,  pas de couleurs
Autre fiche Voyage 2011
Film / Photos oui / non
Commentaires BMPP  du 04/01/09 : 

Isla Del Coco

Le Pays
Le Costa Rica est un petit pays d’Amérique Centrale, coincé entre le Panama (et son canal !) au sud, et le Nicaragua (et ses trafiquants !) au Nord. Il est baigné par deux océans, et est surnommé « la Suisse de l’Amérique Centrale », non pour son chocolat ou ses évadés fiscaux, mais pour sa stabilité politique et économique – et son café. Le pays a aboli son armée depuis 1948, il est couvert de volcans et de forêts tropicales, il a une excellente réputation en termes de conservation environnementale depuis longtemps. Le tourisme y est très développé. Les transactions se font soit en « colon » soit en dollar US, mais si vous donnez du $, on vous rendra la monnaie en « colon ». Il y a deux saisons au Costa Rica : la saison ou il pleut (« rainy season ») et la saison ou il pleut moins (« less rainy season »). La capitale San Jose est situé à près de 1500m d’altitude, donc amener un vêtement pluie et une polaire, ça servira forcément !

Y aller Vol Ibéria Paris –Madrid, puis Madrid-San Jose (environ 10h30 de vol). Airbus A340-600 récent, sans écran individuel, des repas d’une qualité déplorable, un service inexistant de la part d’un personnel de cabine descendant direct des gardiennes des prisons de Franco !! Au retour, vol retardé de 12h, embarquement vers un hôtel en attendant le départ vers 4h du matin, puis vol retour à bord d’un A340-600 récent, sans écran individuel (juste sur la rangée centrale), avec des repas un peu meilleurs qu’à l’aller, mais bon, ca aurait été difficile de faire pire à moins de faire les poubelles de l’aéroport, et avec un personnel ressemblant comme deux gouttes d’eau à celui du vol aller, et un service aux abonnés absents. A Madrid, plus de vol, car arrivée trop tardive. Ibéria avait 12h pour préparer notre arrivée, et au total, une personne pour accueillir 200 passagers en transit au bas mot, et pour les orienter vers le bureau d’enregistrement et prendre, individuellement, les nouveaux boarding pass pour le 1er vol du lendemain. Ensuite, vers 23h45, au lieu d’aller à l’hôtel le plus proche, ils nous ont emmenés vers une cage à lapin à 30mn de l’aéroport, très correcte certes pour une nuit, mais avec un repas très basique, pour un coût sans doute tout aussi basique. Iberia est la seule compagnie européenne à desservir le Costa-Rica , mais est-ce une raison pour fournir une prestation aussi lamentable ? Le voyage le plus minable que j’ai jamais fait en tout cas.

A San José, nous étions hébergés au Grano de Oro. Je recommande vivement. Situé à proximité du centre, il est de taille raisonnable (37 chambres), très agréables avec de multiples patios accueillant des fontaines, la salle à manger, des plantes vertes, le jacuzzi. Chambres avec deux grands lits doubles, plus l’une des meilleures tables de la ville (éviter les desserts, pas terribles) pour un prix raisonnable.

 Nous avons eu une journée pour nous remettre du voyage – je reviendrais plus tard sur l’aspect terrestre -, et le lendemain, le transfert était organisé sur Puntarenas, soit deux heures de transport. Pendant le trajet, nous avons signé la fameuse décharge de responsabilités ; lisez soigneusement la traduction en français, y’a des perles ! (« la plongée est un sport exténuant » mdr). Arrivée au bateau, embarquement immédiat, et largages des amarres rapides après le coktail de bienvenue, le briefing et l’installation dans les cabines.

 L’ « Undersea Explorer » est un navire accueillant 14 passagers, et 7 membres d’équipage (je crois). Les cabines sont avec lit simple ou double, assez spacieuses, et des placards gigantesques mesdames !!! Sdb avec grande douche, et climatisation réglable. Au RdC, une salle à manger/salon assez conviviale, mais avec la climatisation souvent poussée au maximum. Ecran plat, dvdthèque, petite bibliothèque pour passer le temps. Repas sous forme de buffet, un peu à l’américaine, bonne cuisine dans l’ensemble. Sur la plate forme arrière, une annexe, les casiers pour le matériel de plongée, et une plate forme pour les recharges de batteries, avec en dessous des grands casiers pour le matériel fragile. Sur le sun deck, la deuxième annexe, qques chaises et deux transats. Fontaines d’eau (et bidon nominatif donné par le bateau) pour éviter les bouteilles plastiques. Sodas et bières à volonté. Le navire est assez petit, par rapport à d’autres pris pour des croisières dans le Pacifique, et il se comporte un peu comme une coquille de noix sur l’océan. Autant dire que si vous êtes sujet au mal de mer, faut prévoir les médocs. Car il y au minimum 36h de navigation pour aller à l’Ile Coco (ben oui « Coco » est au singulier, y’en a qu’une !) et parcourir les 532km depuis la côte. L’aller a été somme toute relativement calme, mais au retour, un vent inopiné et rare, a rendu le trajet assez pénible, avec des creux de +2m. Plus de la moitié des passagers sont restés cloisonnés dans leur cabine. Les autres sont montés sur le sun deck, essayant de penser à autre chose ! Ceci dit, on a croisé des dauphins et des marlins.
L’arrivée sur site se fera dans la nuit.

Isla del Coco
C’est un parc national crée en 1978, et nommé « Héritage Mondial » par l’Unesco en 1997. Il y a une présence permanente sur l’Ile, de la part des Rangers mais aussi de bénévoles. L’ile fait environ 10km². Il y a deux saisons : la saison des pluies, et la saison ou il pleut encore plus ! Les précipitions moyennes sont de l’ordre de 7m d’eau par an !! Ce qui donne d’ailleurs de très beaux spectacles, quand du haut des falaises, se précipitent des nombreuses cascades dans la mer…Ca ne vous rappelle pas quelque chose ?? Avec des dinosaures ? Nous aurons deux jours de beau temps complet. Le reste du temps, ça a été de correcte à crachin permanent ou forte pluie parfois. Plonger Bizarrement, à part remplir un document déclaratif, on ne nous demandera pas notre carte de niveau de plongeur. Par contre, le Nitrox est obligatoire ; si vous ne l’avez pas, une formation – payante - sera dispensée durant le voyage aller. Une assurance plongée est aussi obligatoire. L’assistance de la carte Premier, ou Gold n’est pas acceptée.

Les passagers sont divisés en deux groupes, répartis sur les deux annexes. Elles sont amarrées de part et d’autre du bateau avec le matériel de plongée à bord gréé le 1er jour une fois pour toute. Les sites de plongée sont visités alternativement par les deux groupes. Il y a 3 plongées par jour : 8h, 11h et 14h30. Une plongée de nuit est proposée à 18h. Il faut en moyenne 10mn pour aller sur les sites, 20mn pour les plus éloignés. Sauf pour la plongée de réadaptation sur Manuelita Inside, toutes les plongées se font des récifs immergés ou perçant de quelques mètres la surface (des rochers quoi !). Donc face à l’océan. Ce qui implique le risque essentiel de la plongée à Coco : les courants et la dérive. Pour y faire face, deux choses. Des consignes très strictes si on se retrouve dans le bleu sans guide ; et un émetteur radio d’une portée de 6 mn, à déclencher en cas de problème de dérive. Comme aux Maldives, c’est souvent bascule arrière et immersion immédiate, rdv à 15m. Les plongées ne sont pas difficiles en soit, par contre il y a une forte houle sous marine permanente. Donc gants recommandés, et/ ou reef hook. Profondeur max 35m ; en générale, les cleaning stations sont dans la zone des 25m. L’ordi réglé sur nitrox, on remontera 5mn avant le 1er palier. Pas de plongée à décompression. Tout le monde suit le guide, qui connaît par cœur les sites, sait ou aller, comment organiser la plongée au mieux, etc. Nous avons eu une palanquée assez homogène. Ceci dit l’un des anglais consommait plus que les autres plongeurs. Dans ce cas, si on est dans le bleu, le ou les plongeurs se mettront à la verticale du guide afin d’économiser l’air. Il faut savoir qu’en cas de vent et de pluie, la visi en surface peut se réduire à moins de 2m. Donc prudence. Par contre, si le temps extérieur est calme, et que l’annexe tourne autour de notre tête, les gros consommateurs peuvent remonter tandis que les autres continuent. Tout est question de circonstances. Le guide a une bouteille jaune fluo très reconnaissable, et visible de loin. Côté visibilité, en moyenne 20m. Parfois plus, parfois moins, dépendant des conditions de courant ou de la météo externe. Ceci dit, le 2ème jour, par temps de pluie et vent, on a fait une plongée avec près de 35m de visibilité. Alors..

Que Voir

Difficile d’extrapoler à partir d’un seul voyage. Disons qu’il y a deux règles : 1- on peut voir de tout 2 - ce n’est pas un aquarium

On peut voir de tout, c'est-à-dire en requins : baleine, marteaux, silver tip, galapagos, soyeux, tigres, black tip (du large), pointes blanches.
On aura aussi de la Manta, de la raie Aigle, Raie Marbré, voiliers, dauphins, la faune endémique ou la petite faune (perroquet, idole de More, gros yeux) ; ainsi que les carangues (géantes, argentées, bleues), thons à queue jaunes, wahoo etc. Mais voilà, le gros reste le gros, même à Coco.
Donc de ce point de vue, ben petite déception. Il y a quelques mois, lors de la plongée de réadaptation, dans 12m d’eau, les plongeurs ont croisé…7 requins tigres. Nous, seulement 5 marteaux. Dans le même ordre, sur Dos Amigos, l’autre palanquée avait vu 1 requin marteau, alors que nous, 3 heures avant, en avions vu…plus, beaucoup plus ! Bref, peu de pélagiques « surprise » type R-baleine, Manta, Dauphin ou tigre, car pas de chance. Peu ou pas de Galapagos ou Soyeux, mais là pour le coup, je mettrais en cause la pêche illégale et les lignes dérivantes. Je crains que la messe soit dite pour ces animaux à Coco.

Alors ? Eh bien sur le reste, c’est grandiose, et d’abord les plongées Marteaux. Car si j’avais eu l’occasion d’en voir déjà aux Galapagos, rien à voir avec au moins deux plongées fabuleuses, donc l’une sur Dos Amigos, l’autre sur Alcyone. De l’incroyable, de l’époustouflant, du requin comme s’il en pleuvait !!!! Postés en bord de la cleaning station, en moins de deux minutes, ils déboulaient à flux continu, tels des vacanciers le 14 juillet sur l’autoroute du sud !!! L’avantage de la cleaning station, c’est qu’ils se stabilisent et ralentissent pour laisser le temps aux poissons papillons de les débarrasser des parasites. On peut alors les voir de près, de très près même. Sur un des plans que j’ai ramené, on peut voir un bout de ma palme et juste derrière, le requin en train de se faire nettoyer. A un autre moment, une demi-douzaine de marteaux sont passés tellement près au dessus de moi qu’ils ne tenaient pas tous dans le viseur de la caméra malgré mon grand angle !! On peut aussi les voir en ombre chinoise proche de la surface, mais la visibilité moyenne et le manque de soleil n’a jamais permis d’en voir plus de 50 à 70 d’un coup.
Autres belles plongées, les requins pointes blanches de récifs. On les croise souvent dans toutes les mers du globe, souvent avec dédain, mais je dois dire que certaines plongées avec eux ont été magnifiques. Les guides de l’Undersea adorent le pointe blanche, et sur certaines scènes, quand dans la mer bleue par 30m de fond, ils patrouillent par paquet de 50+, c’est un spectacle splendide.
Dernier gros souvenir, peut être le plus magique, les bancs de carangues argentées. Dans le bleu, on l’a croisé 3 fois, et la troisième fois, en plein eau, dans un rectangle de 30m de haut, sur 60m de long sur 20m de large, au moins un milliers de grosse carangues nageaient à tout allure, le banc se déformant en permanence, parfois je me trouvait face à des centaines d’animaux venant de face et se séparant devant moi au dernier moment…un très très grand moment de plongée, à un point tel que j’ai failli perdre la palanquée, et que j’ai filmé en continu, ce qui ne m’arrive quasiment jamais.
Pour le reste, beaucoup de raies marbrées, de la tortue, des lutjans, des gros yeux, un peu de faune endémique. Sur toutes les plongées, il y’en a eu 2 sans intérêts, deux ou on n’a pas eu de chance (« le silver tip » cleaning station). En plongée de nuit, là aussi pas de chance, les frenzy dives sur Manuelita sont suspendues depuis qu’il y a quelques mois, un tigre a interrompu la plongée de nuit en coupant en deux un White Tip. Les plongées de nuit auront donc lieu sur Chatam, avec moins de requins, et des plus petits. En fait, si on regarde bien, ce sont surtout les Carangues géantes qui chassent et les autres Requins qui suivent le mouvement. Il y a eu quelques scènes sympas, mais à mon avis, il n’y avait pas plus de 40 pointes blanches. Ceci dit à Coco, il faut avoir la tête montée sur roulement à bille, on ne sait jamais d’où peut venir l’action…

Le Terrestre
Sur Coco, il est possible de descendre, mais à vrai dire, compte tenu des conditions météo, aller patauger dans la gadoue n’est pas forcément très appétissant. Par contre, le pays est magnifique, et je conseille vivement de rester quelques jours au Costa Rica, soit aux alentours de San Jose, soit sur la côte pacifique. Comme nous étions arrivés 48h avant le départ du navire, l’hôtel nous a organisé une visite à la journée sur un volcan (à 2500m d’altitude, autant dire qu’on a vu plus de brume que de cratère), et sur les Water Falls, avec un condensé de la Rain forest et de la faune costa ricienne. Pour la fin de notre séjour, nous avions fait organiser un séjour dans l’un des plus beaux endroits du Costa Rica, dans le sud ouest, au Corcovado Jungle Lodge. L’hôtel est magnifique, il est contigu au Corcovado National Park ; la ballade dans la jungle à la découverte de la flore, essayant de voir les animaux (singes, toucans, perroquets, lémuriens, etc) est un moment superbe. Attention, ce n’est pas l’Amazone, quelque part le Costa Rica reste très « civilisé », et tout est fait pour le tourisme, même quand il n’est pas de masse. Le lendemain, nous avons été faire un pique nique sous un temps incertain sur une île au large, pour faire du snorkling pour touriste –sans grand intérêt quoique qqun a vu une raie aigle- et au retour nous avons tenu compagnie à une baleine et son baleineau pendant bien 10mn. Comme quoi…

Cette panorama idyllique est à malheureusement obscurcit par les dernières rumeurs ou nouvelles venues du Costa Rica. D’abord une déforestation important sur la côte caraïbes, et des questions qui se font jour sur ce havre environnemental pas si parfait que ça. De plus, un accord vient d’être conclut entre le gouvernement costa-ricien et les chinois permettant à ceux-ci de ramasser dans la mer tout ce qu’ils trouvent en échange d’un gros paquet d’argent, qui permettra entre autre de construire un stade de foot géant… Je ne suis pas sur qu’un aussi gros paquet de dollars soit réservé pour les rangers de l’Ile Coco. Tout ça est bien inquiétant.

 Lors de mon CR Alaska sur BMPP, j’avais écrit être en train de réfléchir sur un moyen de fournir aux lecteurs des images en complément de mes textes. En fait, cela fait près d’un an que je suis sur le sujet. Je peux donc annoncer que vous pouvez trouver des vidéos rapportés de mes voyages sur mon site www.manta-passion.com. Pour Coco, Alaska, Alor, Revillagigedo (vous comprendrez pourquoi je suis fou amoureux des mantas de Socorro !) , Papouasie, Galapagos, il y a juste la bande annonce, mais au fur et à mesure, je mettrais plus de séquences. Pour les destinations plus anciennes, j’ai déjà commencé. A l’heure actuelle, il y a près de 60mn de films à disposition des lecteurs de BMPP… et des autres. Qui dit « bande annonce » ne dit pas forcément « Best Of » ! Pour Coco, j’en ai gardé sous le coude, alors faudra avoir un peu de patience !!!
Conclusion : Destination exceptionnelle pour les derniers pélagiques. Voyage hors du commun.