On a eu droit hier à la projection des films primes au festival d’Antibes 2007.

Il y a eu quelques moments très sympas, notamment l’album de photos du vainqueur, où sur une photo éclair, on voyait un surfeur mettre sa planche entre ses attributs masculins et un requin dévoilant ses quenottes manifestement brossées régulièrement avec Colgate Blancheur. Dommage de ne pas pouvoir observer de plus près la couleur du visage du surfeur mais à mon avis, il a du tirer sur le verdâtre et reconsidérer sa carrière de bellâtre glisseur. Bah, ça fait un déchet de moins dans les océans !

A propos de déchets, de verdâtrité et de carrière, la palme d’or a été octroyée à un film sur les gravières alsaciennes.
 
Alors là j’en suis resté baba (à l’eau douce), de la vie trépidante des gravières alsaciennes. Moi qui pensais qu’on trouvait dans cette région à droite de Paris (moi je suis un peu perdu en dehors de la seule lueur de civilisation en France qu’est notre belle Capitale) que des cigognes caquetantes unijambistes et des maisons à colombages, il s’en passe des choses dans les gravières disais-je.
 
Le ballet fascinant du ménage à trois des brochets, l’assaut des grenouilles males sur les grenouilles femelles durant les horaires d’ouverture des bureaux, le rythme sauvage de la ponte des seiches et des requins dans les nénuphars (là j’ai un doute, peut être que je me suis endormi et que j’ai rêvé, mais je n’en mettrais pas ma palme au feu), et la bestiole avec des antennes de radio sur la gueule( j’me souviens plus du nom, la cibure, cigure ? vu sa capacité à se faire se tordre le spectateur sur son siège, moi je dirais la cigüe), sans compter la beauté sauvage des carpes, que c’est heureux qu’elles ne se voient pas dans un miroir, elles sont tellement moches, pire qu’une actrice reliftée ou Michael Jackson.

 Et c’est quand nous avons eu droit au ballet des crevettes en hiver que j’ai commencé à mordre mes voisins et que, va savoir pourquoi, j’ai été évacué en ambulance ! Bon sérieusement, beaucoup de travail et des images splendides, mais sur 60 mn de films, 45 mn de trop !!

J’ai préféré l’autre palme d’or avec des images prises je pense en Indonésie, voir à Lembeh avec tout plein d’images en gros voire très gros plan de bestioles macro. Des trucs absolument fabuleux, quand on a en gros plan de cette qualité là de l’œil d’un ghost pipe fish qui doit faire 1.5mm de diamètre, moi je dis bravo.

Une devinette pour finir : quel est le poisson le plus bête sous l’eau ? Ben c’est le turbo. Réussir par se faire bouffer par un antennaire, qui va aussi vite que Marion Jones sans dopage, grosso modo à l’allure d’un escargot paralytique, et qui le piétine littéralement avant de le boulotter, faut vraiment pas en avoir dans le ciboulot pour n’avoir pas senti qu’il y avait des problèmes à l’horizon !!!!! Déjà avec sa bouche en coin et ses yeux globuleux de traviole il est pas aidé par la nature, mais son intellect se situe manifestement entre la moule de Sibérie, la blonde se dorant au soleil de St Trop’ et l’huitre perlière des gravières alsaciennes.

Suite à l'intervention de Tasse de Six-Rennes [une copine plongeuse bien sur] , je me suis souvenu - va t'en savoir pourquoi Charles ! - de la chanson que me susurrait à l'oreille ma Tante Yvonne (le problème étant qu'étant sourde comme un pot, elle avait tendance à surdévelopper le niveau des décibels, d'où une ouïe défaillante de mon oreille gauche). Merci à notre compatriote "EHLA" d'avoir ramené ce souvenir des temps heureux : Le refrain était :
 
Que notre Alsace est belle
Avec ses frais gardons.
Que notre Alsace est belle
Et avec ses Esturgeons.
                                         Avec les couplets suivants :
Que sont belles nos Gravières
Avec nos Grenouilles en rut !
Que sont belles nos Gravières
Avec les Brochets qui turlutent !!
                                                Refrain …
Que sont doux nos étangs
Avec ses poissons crevés en décomposition.
Que sont doux nos étangs
Avec ses crevettes en pleine passion...

Je dois dire qu'après 2 couplets et trois refrains, les hurlements de la tante Yvonne avaient tendance à créer un maxi-acouphène dans mon système auditif, me privant à jamais des couplets suivants, respirant bon le terroir et le patrimoine français !!! Il est maintenant certain que bien avant le film primé à Antibes, la Tante Yvonne avait vécu en osmose avec la faune des gravières alsaciennes.