Une telle divergence sur un service aussi basique suscite les commentaires et interrogations suivantes :

- La marge sur le prix du visa constitue certainement un coût « caché » pour beaucoup de plongeurs. La charte du Centre d’Etudes des Tours Opérateurs prévoit de « communiquer les informations utiles et pratiques sur vos pays de destinations (vaccins, monnaie, hébergements, visas... ) » avant le départ. Cette recommandation est donc parfois détournée à une fin commerciale notamment en évoquant en clair sur son site (Océanes) des « frais obligatoires » à hauteur de 22 euros.
- Quel est le contenu du service proposé pouvant justifier un si haut niveau de marge ? S'il s’agit d’être exonéré de la file d’attente, notons qu’il faudra bien attendre à la sortie de l’aéroport les clients achetant directement leur visa. Certains TO seraient-ils plus prompts à faire payer un pseudo-service en apparence économiseur de quelques minutes plutôt que d’améliorer l’offre de transports aériens qui feraient gagner plusieurs heures par exemple par l’utilisation des vols Transavia, ou, pour les séjours dans le sud, par l’utilisation de l’aéroport de Marsa Alam globalement proposée avec parcimonie et bien après d’autres plongeurs européens ?
- Les seules approches transparentes sont à mettre à l’actif d’Ultra Marina, reconnaissant un rôle actif et responsable d’un client correctement informé et à H2O proposant explicitement le libre choix au client.

Ainsi, sans pouvoir ouvrir la « boîte noire » du forfait global, nous avons constaté pour certains TO que le conflit d’intérêt (entre le conseil et la vente de services à marge libre) n’était pas seulement un risque théorique pour les plongeurs :
 
- absence de sincérité d’un prix fixé par le TO et non pas par le gouvernement égyptien
- absence de pertinence d’un pseudo-service rémunéré imposé à de nombreux plongeurs étant aptes à acheter eux-mêmes leur visa
- lien entre marge et coût à justifier.

Cette digression sur le visa égyptien ne s’appuie certes que sur une part marginale de la marge. Mais à la lecture de ce qui précède, qu’en est-il du forfait global ? Faut-il croire en la cohérence entre la marge du forfait global et la pertinence du service proposé pour une prestation en Asie comprenant 6 vols, 3 hôtels, 2 clubs, 4 transferts, 1 excursion ?

« Petit poisson deviendra grand

 Pourvu que Dieu lui prête vie.

Mais le lâcher en attendant

Je tiens pour moi que c'est folie ;

Car de le rattraper il n'est pas trop certain.

(...)

Un Tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l'auras :

L'un est sûr, l'autre ne l'est pas. »

        4) « La laitière et le pot au lait » : comment réagissent les TO au défi de la « société contentieuse » ?

Vous vous souvenez tous de la condamnation d’un TO à une indemnisation conséquente des otages de Jolo d’abord partis plonger à Sipadan. Revenons à la lecture d’extraits du jugement du Tribunal de Grande Instance de Paris. Le TO «n'a pris aucune mesure pour éviter d'exposer les demandeurs à ce risque réel d'enlèvement, essentiellement en négligeant de leur fournir préalablement à l'acquisition de leur séjour une information complète et loyale sur la situation et en omettant de les mettre en garde contre les graves dangers auxquels ils risquaient d'être confrontés», relève la décision.

En tant que «spécialiste de l'organisation de séjours de plongée dans cette partie du monde, (il) se devait de connaître et d'évaluer exactement la dangerosité de la situation qui y régnait», ajoute le TGI. Le 14 avril, soit une semaine avant le départ, le ministère des Affaires étrangères avait émis une fiche « déconseillant absolument tout déplacement dans l'archipel des Sulu ».



.
 [Pge Précédente] . [Page Suivante].